La palme d'or : l'effet papillon…

A une heure de l'annonce des résultats, le film de Julian Schnabel est donné gagnant.

Nombreux sont ceux qui, à moins de quatre heures de la proclamation des résultats, jouent le Scaphandre et le Papillon vainqueur de la compétition cannoise. Mais se sont les membres du jury qui auront le dernier mot.

Ce film a tout pour plaire à un public de festivaliers. Une histoire difficile à traiter. Tiré d'un livre homonyme du roman de Jean-Dominique Bauby, cette adaptation ne risque pas de faire sauter le box-office. Ce ne sera pas la première fois qu'une palme d'or ne suscite qu'un succès d'estime. Cela n'enlève rien aux qualités et au talent du réalisateur et des artistes. Il y a, c'est évident, les films grands publics et les autres, tous les autres. Celui-ci est intimiste à souhait; délicat, sensible.

Pour son troisième film, Julian Schnabel a fait preuve d'un sacré culot. Réalisateur américain, peintre, il a choisi des acteurs français et respectant à la lettre l'ambiance du livre, il a tourné à Berck, sur les lieus mêmes de l'histoire. Mathieu Amalric, Emmanuelle Seigner, Marina Hands, Marie-Josée Croze, Anne Consigny et Olatz Lopez Garmendia sont crédibles. Ils apportent l'émotion qui nous fait croire à la réalité des sentiments exprimés.

Mathieu Amalric incarne Jean-Dominique Bauby dont la vie a basculé en 1995 à la suite d’un accident vasculaire brutal. Atteint d'un « locked-in syndrome », enfermé à l'intérieur de lui-même, il n'est apparemment qu'un corps inanimé. L'histoire et le film nous révèlent qu'il n'en est rien. L'œil était dans la tombe et regardait Caïn, le dialogue peut reprendre, dans le silence, le doute, l'hésitation.

Lors de la conférence de presse, Julien Schnabel pose une question essentielle :

Est-il nécessaire de tomber malade pour que les anges apparaissent et nous viennent en aide ?

J’ai voulu que ce film soit un outil, une devise à appliquer pour s’aider soi-même, pour prendre en main sa propre mort. Voilà ce que j’espère, voilà ce que j’ai fait.

- mention : www.pariscotedazur.fr - mai 2007 -
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