Mandelieu : Henry Leroy,

député plutôt que sénateur.

Henry Leroy, le rugueux maire de Mandelieu et de La Napoule, l'un des vice-président du Conseil général des Alpes Maritimes, ne renonce pas à se présenter aux législatives de juin. Pourtant les pressions en tout genre et au plus haut niveau n'ont pas manqué. Au contraire, elles le confortent dans le bien-fondé de sa décision. Trop, c'est trop. Il n'apprécie guère les coups bas et les tentatives d'intimidation.

On peut comprendre que son entêtement à vouloir affronter le député sortant, Bernard Brochand, ne fasse pas l'affaire des instances nationales du parti. Pourtant, il n'y avait pas de danger pour la 8 ème circonscription. Elle ne pouvait pas échapper à la majorité présidentielle… Mais, le maire de Cannes ne supporte pas l'opposition, surtout venant du même camp que le sien. Il a donc sorti la grosse artillerie pour, d'une part, obtenir la précieuse investiture UMP – une revendication qu'il juge légitime – d'autre part faire exclure Henry Leroy du parti.

C'est cette dernière démarche que ce dernier a du mal à digérer. Lui qui – ironie du sort – avait remis à Bernard Brochand sa carte du RPR, à l'avant veille des municipales. Lui qui peut se prévaloir d'un attachement sans faille à son parti depuis plus d'une décennie… Lui qui entretient d'excellents rapports avec ses homologues dans le département et surtout qui est prêt à faire l'intercommunalité avec ses voisins les plus proches. Des voisins qui n'ont pas manqué, ces derniers mois, de lui apporter plus ou moins officieusement, leur soutien…

On peut donc s'interroger sur le rejet apparent de l'UMP à son égard. Pour comprendre, il faut passer par les coulisses. Là, tout s'éclaire. A Paris, on fait comprendre à Henry Leroy qu'il n'aura pas l'investiture. Normal, il s'incline. Comme d'autres l'avaient fait avant lui, il propose de se mettre en congé de parti, le temps de la campagne. Ça à l'air de marcher.

C'est alors que Bernard Brochand passe à la vitesse supérieure. Ça ne lui suffit pas, il insiste pour qu'on exclue son concurrent. La sauce semble prendre. Que peut-on refuser à un chiraquien qui a été un des premiers à rejoindre le camp des sarkozystes ? Mais Henry Leroy a anticipé le coup. Il démissionne de l'UMP tout en restant dans la mouvance présidentielle et, à l'huissier qui le réveille chez lui pour lui demander les clefs de la permanence UMP, il oppose le bail qu'il vient de signer en son nom propre… et qui affiche désormais Majorité présidentielle.

C'est Henry Leroy en personne qui révèlera, qu'à Paris, dans une ultime tentative pour calmer le jeu, Brice Hortefeux lui propose de le placer en situation éligible sur la liste des "sénatoriables". La perspective d'une sinécure ! Apparemment, Henry Leroy ne mange pas de ce pain là. Il ira jusqu'au bout. Il est "le candidat du peuple, pas celui de la division". Il a la légitimité que lui a conférée la majorité des militants de sa circonscription. Il est de ceux qui "place l'homme avant l'économie et non l'inverse…". Libéral, mais pas ultra libéral ! Et il y croit, dur comme fer.

Est-ce que ce sera suffisant ? François Rosso, chroniqueur politique à Nice-Matin est septique. Mandelieu, avec ses 16 000 électeurs fait office de Petit Poucet face aux 43 000 électeurs cannois. Bien sûr, cela n'avait pas empêché Louise Moreau, elle aussi maire de Mandelieu, d'être député… Le divorce entre l'équipe Brochand et la population est-il aussi réel que ces adversaires le disent ?

La réponse est dans les urnes. Tout le monde sera très attentif à ce qu'il en sortira. Henry Leroy élu, regagnera le soir même sa place au sein de l'UMP… Bernard Brochand élu, ses adversaires aux municipales décortiqueront, bureau de vote par bureau de vote, les résultats. Ils pourront supputer sur leurs chances d'inquiéter, voire de déboulonner le "publicitor"…

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