L'eau : appel au civisme du préfet des Alpes Maritimes.

Le verre est-il à moitié plein ou à moitié vide ?

- le lac de Castellane, indispensable et fragile
réserve en eau pour le littoral varois -

L'été approche et le préfet des Alpes Maritimes fait ses comptes et examine à la loupe graphiques et statistiques. Ils n'augurent rien de bon pour les mois à venir. Le département connaît un accroissement de la consommation qui correspond à l'augmentation de la population et du nombre de visiteurs qui viennent remplir hôtels et autres résidences secondaires. La façon dont nous utilisons cette ressource précieuse n'est pas toujours des plus raisonnables, sachant d'autant plus qu'elle n'est pas inépuisable et que le réchauffement climatique contribue à un déficit pluviométrique qui s'accroît avec régularité.

Lorsqu'on survole en avion de tourisme la Côte d'Azur ou lorsqu'on observe le littoral du haut d'un point remarquable, on ne peut que constater le très grand nombre de piscines privées ce qui faisait dire d'ailleurs à un maire d'une des plus riches communes du département : pourquoi voulez-vous une piscine municipale, tous mes administrés ont la leur !

Combien de propriétaires de ces piscines – privées et municipales - réutilisent l'eau de vidange pour leur gazon si friand en eau douce ? Combien de millions de mètres cubes qui s'évaporent ainsi au soleil chaque été ? Combien d'autres milliers dépensés pour le seul plaisir d'avoir nos voitures propres comme des sous neufs ? Combien aussi de mètres cubes se perdent dans des canalisations en mauvais état dont la plupart appartiennent à nos fournisseurs d'eau ?

Le préfet des Alpes Maritimes, Dominique Vian, conscient de la situation fait appel à notre civisme. C'est la première étape d'un Plan Sécheresse déclinée en 3 niveaux : vigilance, alerte, crise. Le niveau Un nous encourage à prendre nous-mêmes les mesures qui conviennent pour économiser la ressource. Si cela ne suffit pas, le niveau d'alerte est décrété qui prévoit des mesures de restriction sur les secteurs les plus fragilisés. Puis, en cas de pénurie d’eau potable ou d’assèchements de cours d’eau sur le territoire de plusieurs communes, le niveau de crise vient renforcer les limitations et leurs contrôles.

Durant l’été 2006, l’usage de l’eau dans les secteurs de la Cagne et de la Brague avait été restreint. Il y a tout lieu de penser que cet été nous serons soumis à de nouvelles restrictions. Car, faire appel au civisme risque de ne pas être suffisant. Si, en ce qui concerne le tri des déchets ménagers, beaucoup de nos concitoyens jouent le jeu, il reste encore énormément à faire. La cause environnementale en est à ces débuts et n'a convaincu qu'une petite partie de la population, sinon, comment expliquer ici le nombre invraisemblable de 4 x 4 les plus récents qui circulent sur nos routes encombrées, avec à leur bord un seul passager ? De beaux panneaux publicitaires fleurissent actuellement dans nos rues nous incitant à acheter de flambants tout terrain à 39 999 euros pièce. Une aubaine. De quoi faire rêver Nicolas Hulot en personne !

Certains seraient partisans d'une augmentation du prix de l'eau. Mesure qui devrait encourager à une plus grande prudence quant à son utilisation. Cela marche pour les cigarettes, cela fonctionne nettement moins pour la consommation d'essence. Mais dans tous les cas, se sont les couches de la population les moins aisées qui en feraient les frais. Il est vrai qu'elles sont les plus nombreuses…

- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2007 -
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