Le droit à la délinquance :

tous les droits ne se ressemblent pas !

Catégorie Pieds dans le plat

Il y avait le droit à la santé, à l'éducation pour tous. Il y a aussi le droit de grève. Dans des cas extrêmes, le droit à la désobéissance civile. Il y a maintenant le droit opposable au logement. Un sacré défi que Jacques Chirac laisse en héritage aux gouvernements suivants…

Autre droit revendiqué par une partie de la population, le droit à la délinquance. Le droit à pratiquer tout type d'incivilités sans sanction. Le droit de brûler des dizaines de voitures à la Saint-Sylvestre et d'en faire une nouvelle tradition… républicaine. Le droit de voler, le droit d'agresser les gens, le droit de fuir les forces publiques, le droit de leur résister, de les insulter… ainsi que toute personne représentant une quelconque forme d'autorité… Au final, le doit à l'impunité.

Lorsque tous ces droits ne sont pas pris en considération, une réaction en chaîne peut se déclencher et un quartier entier s'embraser quand la police arrête un coupable. Pardon, il faut plus dire coupable mais présumé coupable et cela même si celui-ci est pris en flagrant délit. Il est vrai que les malfaiteurs ont des droits intangibles et, quelle que soit l'ignominie de leurs crimes, ils doivent être protégés au moins autant, sinon plus, que les victimes et de leur famille. Cela donnant parfois… droit à des scènes où les parents de la victime, effondrés, se retrouvent face aux parents et amis du "présumé" coupable venus en nombre le soutenir, insulter les présents, cracher sur le système et ses représentants…

Jusqu'à se demander maintenant si la victime ne devrait pas elle-même être considérée comme "présumée" victime ? Si sa plainte est recevable, si elle offre toutes les garanties de crédibilité, si ses blessures sont bien réelles, si l'insulte n'était pas au fond justifiée, si après tout sa voiture ne méritait pas de partir en fumée ?

L'impuissance de la police, comme celle de la Justice, est manifeste. Nombre de lois sont obsolètes, les prisons sont pleines, les prétoires débordent. On dit alors que c'est un phénomène de société. Sous-entendu, qu'il faut en prendre son… parti. Le lier à des décennies d'échec de notre politique d'immigration ? Pas politiquement correct : il vaut mieux s'abstenir de ce type de commentaire…

Tous les matins, l'actualité vient déverser son lot de violence ordinaire, plus généralement urbaine. Ici, une retraitée, lors d'un vol à l'arraché, est sauvagement frappée, là, des policiers sont agressés. Mal leur a pris, ils étaient venus rétablir l'ordre, arrêter un cambrioleur ! Ici, des pompiers sont "caillassés". Mal leur a pris, ils étaient venus pour éteindre quelque feu !

Les tags prolifèrent et n'épargnent plus aucun quartier. Simple expression du désarroi d'une jeunesse qui ne souffre aucune contrainte, incivilité banale et pourquoi pas sympathique ou signe d'un refus total de l'autorité, des règles d'une vie en société ?

La droite au pouvoir a montré ses limites. M. Pasqua n'avait guère marqué de points lors de son passage à l'Intérieur. Lorsqu'elle est aux affaires, la gauche, prisonnière de sa "générosité", semble, elle aussi, incapable d'endiguer le phénomène. Elle pourrait même l'avoir favorisé en se montrant tolérante jusqu'au laxisme, dissimulant son échec par des tentatives répétées de minimisation. Elle pourrait, pourquoi pas, allant au bout d'une idéologie d'indulgence, proposer ce droit à la délinquance dont il est ici question.

Il faudra alors trouver un autre synonyme au terme "délinquance", car le seul qui figure au dictionnaire c'est le mot "criminalité". Mais, ne parlons pas des choses qui fâchent, quoique… de moins en moins aux dires de nos politiques. Ils se sont habitués à ce désordre établi, oserions-nous le troubler nous-mêmes ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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