Sarkozy : un ministère de l'Immigration.

Pourquoi personne n'applaudit ?

Pour François Hollande, Nicolas flirte avec les thèses du Front national. Argument qu'on avait déjà entendu chaque fois que le ministre de l'Intérieur durcissait le ton. Pour Marie-George Buffet, Nicolas donne ainsi des gages aux thèses xénophobes et racistes. François Bayrou, lui, estime qu'une frontière est franchie… laquelle, serait-on tenté de demander ? Le Pen s'insurge. Si Nicolas ose courageusement parler d'immigration choisie et imagine des solutions, cela pourrait lui faire des voix en moins.

En évoquant ce projet de ministère, le candidat de l'UMP remet la sécurité au centre des débats. Car quoiqu'on en dise, ou plutôt qu'on oublie de dire, c'est toujours un sujet d'inquiétude pour de nombreux Français. Les médias en parlent moins. Ils s'étaient fait taper sur les doigts après les présidentielles de 2002. On les avait accusés de dramatiser la situation et d'avoir fait le lit de l'extrême droite. On sait au final qui en avait profité…

Si la sécurité reste une préoccupation, c'est que les résultats obtenus pour l'actuelle majorité sont modestes. Quelques dizaines de voitures brûlées en moins pour la flambée de la Saint Sylvestre - en passe de devenir une tradition ; des statistiques qui soulignent les bons résultats et minimisent, par leur formulation, les mauvais… La violence est là. Le pire c'est qu'elle s'est banalisée et que nous nous y sommes habitués, de la même façon qu'on s'habitue à porter la ceinture de… sécurité…

Que propose donc la gauche pour juguler ce qui est devenu un phénomène dans notre société ? C'est ce qu'elle ne propose pas qui justement contrarie. Car évidemment, pas question pour elle de lier sécurité et immigration. Pourtant, quand Sarkozy parle de ministère d'immigration et d'identité nationale, il ne parle pas de violence ou de sécurité. Il parle de réguler le flux migratoire qui asphyxie la France et plus généralement l'Europe. C'est bien la gauche et maintenant le centre qui font ce rapprochement en l'accusant des pires mots - en fait deux : xénophobie et racisme.

Comme si une nation, un peuple, n'avait pas le droit, que dis-je le droit, le devoir, de choisir le nombre de ses immigrés, à partir de critères qui correspondraient aux besoins du pays et à sa capacité réelle d'accueil. Où se cache le racisme et la xénophobie dans cette légitime problématique ? Et cela, sans pour autant oublier les devoirs que nous avons envers ceux qui sont oppressés, envers ceux qui souffrent et qui ont faim. Et ça, la France sait le faire, elle n'a pas de leçons à recevoir. Elle sait, quand il le faut, être généreuse, les Français aussi. Mais, soyons honnêtes, comment accueillir décemment lorsqu'on n'a pas de travail à proposer et suffisamment de logements, que notre plus grande richesse, c'est la protection sociale mais, à ce rythme, pour combien de temps encore ?

Pourquoi personne n'applaudit au projet de Sarkozy de créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale ? Parce que ce n'est pas politiquement correct. Parce que, s'il y a des choses que l'on peut penser, encore que…, s'il y a des choses que l'on peut, dans l'intimité, parler avec son conjoint, il n'est pas question de les évoquer en public. Pourquoi ? Pour ne pas se faire taxer de xénophobe ou pire de raciste et ne pas, demain, se faire traîner devant des tribunaux populaires…

Le débat sur l'immigration n'est pas clos. Il n'est pas sûr qu'on ne le retrouve au fond des urnes, au moment du comptage des voix. La proposition de Nicolas Sarkozy est pondérée. Elle est courageuse aussi dans le contexte actuel où, pour un mot de trop, on vous voue aux gémonies…

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2007 -
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