Pierre Rabhi le colibri,

nous prend à témoin.

- plus Gandhi que José Bové -

Il est de ceux qui se sont engagés dès le début autour Nicolas Hulot et de son éventuelle candidature à la présidentielle. Lui-même était passé par là, en 2002, à la recherche utopique des 500 signatures…Le personnage mérite d'être connu et les sites Internet ne manquent pas de référence à son sujet. Il inspire confiance parce que, comme l'abbé Pierre, il vit ce qu'il dit. Se suffisant de peu, il vit près de la terre, de la terre tandis qu'il sème à tout vent… la bonne parole.

Pierre Rabhi préconise des solutions simples à nos problèmes toujours plus compliqués. Trop simples sans doute pour le commun des mortels. Small is beautiful, il en est l'apôtre vivant. Il faut chercher, chaque fois que c'est possible, des solutions de proximité. Mais bien peu veulent l'écouter. C'est trop radical. Cela remet en cause notre mode de vie et de penser, les fondements même de notre vie en collectivité. Plus grave, cela va peut-être à l'encontre d'un mouvement qui façonne notre humanité depuis la nuit des temps. La vie se complexifie constamment. Ce qui pourrait expliquer la plupart de nos choix de société dont les effets sur l'environnement sont le plus souvent déplorables… On connaît la suite de la chanson, pollutions en tout genre qui plombent les perspectives d'avenir pour les générations à venir…

Un tout petit livre, petit par le nombre de ses pages mais pas par le message qu'il véhicule, éclaire sa pensée. Publié et diffusé durant le dernier Festival du livre de Mouans-Sartoux, il nous raconte à sa façon la légende du colibri. Ce minuscule oiseau allait et venait, jetant dans le feu qui dévastait la forêt, quelques gouttes d'eau qu'il allait inlassablement chercher. Les autres animaux s'étonnaient de sa démarche qui semblait sans espoir. Le colibri leur répondit qu'il savait qu'il n'éteindrait pas à lui seul l'incendie mais qu'il aurait fait, lui, sa part. Dans l'action, dans la réflexion, Pierre Rabhi fait la sienne et nous incite à faire la notre. Sans se décourager – et pourtant, il y aurait souvent de quoi, il nous ramène à l'essentiel.

Faisons-nous notre part de travail, menons-nous la réflexion qui conviendrait chaque fois que nous faisons un choix…de vie. Quel travail, quel projet, quel partenaire, quelle éducation pour nos enfants, quels loisirs, quels objets…? Nous posons-nous seulement la question, ballottés que nous sommes par les aléas de la vie, par la société qui nous modèle, par les modèles qu'on nous propose et que nous nous laissons imposer ?

Pierre Rabhi, un utopiste ? Pas plus que le colibri. Face à une croissance insoutenable qui annonce une inévitable décroissance, il est une voix, la voix de la sagesse. Prenons le temps de l'écouter.

  • La part du colibri - L'espèce humaine face à son devnir - éditions de l'aube -
- mention : www.pariscotedazur.fr - janvier 2007 -
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