Les chances de Ségolène : elles sont royales,

pourquoi ? Parce que…

Parce que les prétentions de Lionel et de Lang font sourire, parce que Strauss et Fabius sont archi brûlés, parce qu'à gauche, elle incarne le renouveau malgré le fait qu'elle est sur l'échiquier politique depuis…depuis quand au juste ? Diplômée de Sciences Po, de l'ENA, magistrale, avocate, elle entre comme conseillère technique au secrétariat général de la Présidence de la République en 1982. Il y a 24 ans déjà !

Elle se présentera ensuite devant les électeurs et devient député en 1988. On la verra ministre de l'Environnement en 1992, ministre déléguée à l'Enseignement scolaire en 1997, ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance en 2000,. Conseillère régionale en Poitou-Charentes, elle en est la présidente depuis 2004…

Elle travaille, obtient des résultats, au moins autant que bien de ses pairs, mais toujours sans faire de tapage, sans grande publicité. Un point fort car cela la laisse comme vierge vis à vis du grand public. Un point faible car lorsqu'elle dévoilera son programme, prendra des positions tranchées, sa côte d'amour, mesuré à l'aune des sondages, risque bine de s'effriter.

Evitant d'accaparer les médias, elle passera longtemps presque inaperçue, laissant les autres prendre les coups, Hollande en premier. Ainsi ses 24 années aux affaires n'ont pas laissé de tâches infamantes. Sa discrétion est maintenant un atout. Elle arrive aux présidentielles intacte et pure devant un public qui ne retiendra peut-être que son compagnonnage sans histoires avec le chef du PS, ses enfants sages comme des images, sa présidence paisible en région Poitou-Charentes.

On l'a vu aux côtés de Michèle Bachelet, la présidente du Chili, discrète mais pas innocente cette fois. L'image est forte. Il faut que les Français se disent : si un pays macho comme le Chili a choisi une femme, on peut le faire aussi chez nous. Les esprits changent et tout devient dorénavant possible.

A se gardant d'élever trop la voix, elle risque d'en gagner. A ne pas hurler dans les micros, sa discrétion va passer pour de la pondération. Les autres s'époumonent, se fatiguent, s'irritent la gorge et épuisent déjà le corps électoral… Nicolas Sarkozy occupe le devant de la scène, s'agitant, parlant de tout, prenant position sur tout, et fabricant du coup autant de pour que de contre. Des contres qui en viennent à éprouver de la haine pour lui. D'autre part, derrière son dos, il ne fait aucun doute que les chiraquiens lui préparent un coup de Jarnac. Ils ont de la mémoire et n'ont pas oublié la trahison de Brutus…Rappelons-nous que Chirac n'avait pas hésité à faire perdre Giscard et à donner un président socialiste à la France…Nous verrons au second tour…

Il y a quelques mois, beaucoup auraient donné Sarkozy facile gagnant. Gagnant contre un Hollande, un Strauss-Kahn, un Jospin, un Lang… mais devant Ségolène, c'est maintenant une autre histoire. Sarkozy empêchera très certainement Le Pen d'être présent au second tour. Mais mordra-t-il suffisamment sur l'électorat de l'extrême droite, récupérera-t-il les voix acquises par Philippe de Villiers ? Ségolène, qu'elle le veuille ou non, qu'elle l'avoue ou non, devra pour l'emporter mordre sur l'électorat de droite. Et là encore, elle a des atouts.

Dans la perspective des présidentielles, Ségolène avance à petits pas, s'efforçant de ne pas choquer l'électorat de gauche et montrant aux autres qu'elle les écoutent et qu'elle est capable de prendre des mesures que la droite ne renierait pas. Ainsi elle envisage d'instaurer un statut fiscal incitatif pour les investissements dans la recherche, l'innovation et l'environnement. Elle n'est également pas opposée à des assouplissements sur le code du travail, à condition que le CDI reste une référence. Elle propose de transférer les cotisations maladie et famille sur la fiscalité. Elle se prononce pour une augmentation du SMIC – ça ne mange pas de pain – mais insiste sur le fait que personne ne doit être payé à ne rien faire.

A Mougins et Valbonne on la connaît bien. Sans ostentation, elle y passe de fréquents séjours en famille. Tennis, piscine et golf sont au programme des vacances. Des grandes vacances qui viennent de se terminer avec deux pages dans le magazine people Voici où on l'a vu, taille de guêpe et fine mouche… A Dijon, elle vient de déclarer que l'évacuation de Cachan était inacceptable. Si les autorités n'avaient rien fait, elle aurait évidement déclaré que c'était intolérable… Le maire de Dijon, François Rebsamen, par ailleurs numéro deux du PS, en a profité pour apporter son soutien officiel à Ségolène. Une liste de soutiens qui s'allonge comme un jour sans fin. Montebourg, Kouchner, Attali, Collomb, Dray, sont de ceux-là.

Les Régates Royales se dérouleront à Cannes 24 au 30 septembre, sous le patronage du Yacht Club de France. Il paraît que Ségolène est invitée…simple galéjade ?

- mention : www.pariscotedazur.fr - août 2006 -