Le changement climatique : au régime sec.

Dans les Alpes Maritimes, le Préfet est prêt à prendre des mesures de prévention concernant la consommation de l'eau.

- fontaine, je boirai de ton eau ! -

Le changement climatique va de plus en plus affecter notre mode de vie et, en premier lieu la façon dont nous consommons d'eau : l'eau potable, celle que nous buvons et dont nous nous servons pour laver nos vêtements ou notre voiture comme celle utilisée par nos paysans et nos industriels. Ne pas oublier non plus que nos centrales nucléaires ont un énorme besoin d'eau de refroidissement, eau qu'elle renvoie, évidemment plus chaude, dans la nature…ce qui, ce soit dit en passant, contribue aussi au réchauffement général de la planète. Le lobby du nucléaire préfère mettre en avant les économies en énergie fossile que parler de sa dépendance en eau…

Le débat n'est pas ici de déterminer les causes de ce réchauffement et dans quelle mesure l'activité humaine en est la cause. Nous en sommes à soigner le malade, à prendre des mesures thérapeutiques et à tenter de retarder les effets indésirables.

Le gouvernement a donné mission aux préfets de mettre en place un certain nombre d'actions préventives visant à éviter le gaspillage de l'eau potable et le maintien d’un débit minimal dans les cours d’eau pour y sauvegarder la vie biologique, de retarder ainsi l’apparition de situations de pénurie.

Le département des Alpes Maritimes est encore quasiment autonome pour son alimentation en eau, il bénéficie d’une situation climatique avantageuse cumulant les effets de la présence des Alpes, de la mer et de plusieurs réservoirs naturels importants. Son agriculture, très modeste, est peu consommatrice, son industrie lourde inexistante. Peu de dépenses, des recettes confortables : une marge de sécurité qui paraît pour l'instant suffisante.

Néanmoins, l’année dernière a été marquée par une sécheresse importante due à un déficit de 60 et 80% de la pluie annuelle moyenne sur le département. L'entame de cette année annonce un nouveau déficit qui vient s'ajouter au premier. On note une baisse précoce des débits des cours d’eau, des sources, de la nappe phréatique du Var, le barrage de Saint-Cassien n’a pu reconstituer totalement ses réserves. Prudence donc.

La loi sur l'eau de 1992 autorise le Préfet à prendre des mesures exceptionnelles de limitation ou de suspension provisoire des usages de l'eau. Suivant l'urgence de la situation, ces limitations peuvent s'appliquer à tous les usagers et quelques soit l’origine de l’eau : sources, forages en nappe profonde ou en nappe d’accompagnement des cours d’eau, retenues collinaires ou réserves affectées, réseaux publics d’eau brute ou d’eau potable…

Selon l'exigence de la situation, le Préfet pourra par exemple interdire l'arrosage des pelouses publiques et privées, concernant les stades, les golfs, les potagers, cette interdiction se limitera au créneau de 8 h à 20 h, pas question non plus de laver sa voiture hors les stations spécialisées, les coques et les ponts des bateaux, le lavage des voiries, le remplissage des piscines devant être soumis à autorisation écrite du maire ( sur quels critères l'accordera-t-il ? ), les fontaines pourront être fermées, etc,…

Souhaitons que toutes ces mesures n'auront pas nécessité d'être appliquée, l'idéal étant que nous modifions nous-mêmes notre façon de consommer ce que dans nos pays, pendant longtemps, nous prenions comme un bien de consommation courante, peu chère et quasi inépuisable. Nous avons maintenant la preuve que c'était une illusion.

- mention : www.pariscotedazur.fr - juin 2006 -