Déchets nucléaires : terrible héritage pour les générations futures.
les représentants de la République se penchent sur le problème.
A part les Verts, tous les partis politiques sont d'accord. L'énergie nucléaire est une nécessité. Pas question de faire l'impasse dessus ou d'appliquer un quelconque principe de précaution. Le pétrole est de plus en plus cher, le gaz aussi et, ni le solaire ni les autres sources d'énergie alternatives et renouvelables, ne peuvent compenser à court terme notre insatiable gourmandise. Consommer toujours plus, toujours plus haut, toujours plus vite.
Ni la catastrophe de Tchernobyl, ni celle de Three Mile Island aux Etats unis, n'ont véritablement remis en cause la politique de développement du nucléaire civil. Pour le militaire, on applique le principe, je te tiens par la barbichette, si tu l'as, je veux l'avoir aussi ! Depuis ces catastrophes, on est prêt à croire que des progrès ont été faits en matière de gestion des risques et de procédures de protection. Reste, toujours irrésolu, le problème des déchets radioactifs.
Une commission nationale a rendu public, en janvier 2006, un rapport sur le bilan de 15 années de recherches pour préparer un projet de loi « autorisant le cas échéant la création d’un centre de stockage des déchets radioactifs à haute activité et à vie longue ». Elle recommande notamment, le stockage « réversible en situation géologique profonde » qui représente la « voie de référence » pour une gestion définitive des déchets ultimes. Elle propose également la poursuite des recherches dans le laboratoire souterrain situé à Bure.
L'inventaire des sites de stockage en service fait apparaître que la France concentrait, fin 2004, plus d'un million de m3 de déchets nucléaires sur son sol. Un projet de loi est en train de prendre forme. Il fixe un programme de travaux et un calendrier. Y sont évoqués le traitement des combustibles nucléaires usés issus des centrales électriques, leur réutilisation et la possibilité de diminuer la quantité de déchets ultimes. Evoqués aussi, le conditionnement des déchets ne pouvant être recyclés et leur entreposage. Autre volet, le renforcement des procédures d’évaluation ainsi que de l’information du public et de la concertation.
Le principe producteur pollueur payeur devrait être appliqué. Le secteur de l'énergie nucléaire étant du domaine de l'Etat, au final, c'est le consommateur qui passera à la caisse, bien sûr ! Concernant le principe de précaution qui est dans le texte de loi, cela ressemble à un vœu pieux car dans le domaine du nucléaire, la part d'incertitude est toujours aussi grande. On se rappelle qu'à la veille des expérimentations, les savants pensaient que la fission de l'atome risquait de déclencher une réaction en chaîne et de provoquer la fin du monde. Après avoir peser le pour et le contre, ils s'y risquèrent néanmoins…
Le projet de loi, présenté en Conseil des ministres en juillet 2001 par Dominique Voynet, puis retiré de l’Assemblée nationale en juin 2002, avait été déposé au Sénat le 18 juin par Roselyne Bachelot. Il vient d'être adopté en première lecture par le Sénat le 8 mars 2006.
C'est une bonne nouvelle, même si le dossier du nucléaire français reste ouvert !
- mention : www.pariscotedazur.fr - avril 2006 -