En 1946 Fernand Dartigues débarque à Cannes,

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il vient de Marseille. Il est fonctionnaire au Ministère de l'Intérieur et se balade en civil...

- FD et Mireille, sa femme, sur la Canebière…

Un peu plus tard, il rencontre un journaliste Suisse, Carlo Moretti, qui lui confie la direction, pour la France, de la Revue Internationale de Criminologie.

Il écrit aussi pour des revues de tourisme comme Cannes-Vichy et pour un hebdomadaire Cannes-Midi, dirigé par un Corse, M. Maestroni. Le quotidien genevois (malheureusement disparu), La Suisse, le choisit comme correspondant particulier pour la Côte d'Azur. Il suit aussi l'actualité régionale pour le magazine de référence parisien, Arts.

Membre fondateur du Ciné-Club de Cannes, il fait parti du jury du Festival chargé de récompenser le meilleur film pour la jeunesse. Il collabore au magazine Rendez-vous de Cannes, publié durant le festival par La cinématographie française.

Familier des Giono, Jean lui écrit une introduction pour un recueil de poèmes « En vers mais pas contre tous ». Bernard Buffet lui griffonne d'un trait magique un dessin pour la couverture. Il entretient des liens amicaux avec des artistes comme Carzou, Ozenfant, Hambourg, Bellini, Guy Cambier, Woulfart, Tavé, Gardon, Hilaire…

Comme d'autres font de la gymnastique, il écrit un poème tous les jours. Son poème France est récompensé par un prix en Belgique. Il partage une correspondance avec Jean Dutour, Paul Géraldy, Roland Cailleux… Il se lie d'amitié avec Gaston Rebuffat et, sur le tard, avec Pierre Rey. Comme Giono, il se passionne pour l'affaire Dominici, il suit le procès à Digne et fait une série de conférences sur le sujet. Il publie un ouvrage, à compte d'auteur :"Réflexions sur les humains".

Il s'inscrit à la SACEM et compose quelques chansons avec Auguste Pastour qui disparaîtra bien trop vite.

- au piano, Auguste Pastour -

En 1959, à la veille de l'ouverture du Festival du Film, il publie le premier numéro de « Cannes-Festival », huit pages pour commencer, en noir et blanc. Nous sommes de l'imprimerie et de la photogravure traditionnelles. L'odeur du plomb chaud rempli l'atelier et chaque correction nécessite la refonte de toute la ligne. Titres et annonces publicitaires sont réalisés à la main et composés en piochant les caractères dans de grands tiroirs plats ; il fallait savoir lire à l'envers et de droite à gauche, comme Léonard de Vinci… Rapidement Cannes-Festival devient "Paris Côte d'Azur". Jean Robert Toutain, le directeur du Palm Beach, lui fait ajouter un ambitieux "international"… La publication reste bimensuelle pendant une trentaine d'années avant de paraître avec la régularité d'une horloge tous les mois, avec toujours davantage de couleurs et une présentation qui se renouvelle périodiquement.

- la pétanque, pendant le Festival du Film de Cannes, était une tradition,on y reconnait ici Maurice Chevalier et Fernand Dartigues -

Les éditoriaux de son fondateur, Fernand Dartigues, sont remarqués par les professionnels de l'EPP (l'Écho de la Presse et de la Publicité), qui lui décernent leurs plumes de bronze, d'argent et d'or. Ses pensées "Pour aider à vivre" sont souvent conservées par les lecteurs. Supporters du magazine dés le début, la ville de Cannes et le Casino municipal de François André qui deviendra celui de Lucien Barriére. L'homme de la nuit, Paul Pacini, Raoul Aubert de l'UGC, Roger Vergé, Jacques Chibois, Camille Rayon… et quelques autres, lui permettront de se développer.

Bernard Cornut-Gentille, alors ministre du Général De Gaulle, lui demande de diriger, dans la perspective des élections municipales, son journal de campagne. Il prépare textes et discours. Fernand Dartigues, qui signe certaines rubriques et commentaires "Effedé", mettra aussi sa plume au service d'Olivier Giscard d'Estaing qui sera député à Cannes.

- c'est en tant que journaliste que Fernand Dartigues rencontre Harry S. Truman, le 33ème président des États Unis d'Amérique, ici en présence du maire de Cannes Jean Méro -

Les années passent, les générations de lecteurs et d'annonceurs aussi. Fernand Dartigues reste à la barre de sa petite entreprise atypique. Après quarante années de parutions et 870 numéros, le fondateur de Paris-Côte d'Azur demande à son fils Alain, à sa belle-fille Louise et à son petit-fils Romain de lui donner un coup de main.

Fernand Dartigues décède le 28 janvier de l'an 2000, à l'âge de 87 ans…

L'aventure continue… sur Internet.