Nice 2008 :

terrain de jeu des prochaines municipales.

Capitale économique des Alpes Maritimes, Nice est un enjeu politique de taille. Elles est aussi la pièce centrale autour de laquelle s'articule une intercommunalité à 23 communes qui représente, par la taille et la population, la moitié ou presque du département. Il ne s'en est fallu de peu qu'elle bascule dans l'escarcelle de la gauche aux dernières élections.

Les risques pour la droite de perdre apparaissent cette foi-ci moins importants. Car les candidats de qualité sont nombreux et pour peu qu'ils trouvent un accord suffisant, dans le style - je te laisse les cantonales, je te pousse pour les régionales, je te prends comme suppléant, je te propose la place de premier adjoint, tu seras président de telle ou telle structure (qui comme par hasard autorise des indemnités conséquentes) – la droite devrait garder cette place forte dans son giron.

Dans les milieux avertis, il ne fait quasiment aucun doute que, si le maire sortant se représentait, il aurait du mal à obtenir l'investiture de l'UMP. Il y a bien une règle qui donne l'avantage au sortant, elle n'est pas toujours appliquée. Nul doute que les pressions seront fortes pour que Me Peyrat laisse le champ libre à un dauphin. Sans doute lui fera-t-on comprendre qu'il a fait son temps, que les électeurs n'en veulent plus, que le nombre des dossiers sur lesquels il a trébuché est trop grand,…Il faudra bien qu'il cède s'il veut garder sa sinécure au Sénat.

La plus grande inconnue reste la candidature éventuelle de l'homme le plus en vue du moment. Christian Estrosi, président du Conseil général où il a déjà fait sa révolution de Palais et placé ses alliés aux postes clefs, a toutes les chances mais se présentera-t-il ? Sur les rangs pour un super ministère si Sarko devient président en 2007, pourra-t-il cumuler autant de mandats sans dangers ? Son absence laissera leurs chances à des candidats comme Rudy Salles, Jérôme Rivière, Jean-Auguste Icart et surtout Gilbert Stellardo. Cet ancien premier adjoint de Peyrat croit en son étoile, tapi dans l'ombre, installé à la place d'honneur dans les tribunes du stade de football (il est le principal actionnaire de l'OGCN), il attend son heure. Assez discret, Gilbert Stellardo est un homme de réseau dont le carnet d'adresses niçois est des plus fournis. Longtemps président de la Chambre de Commerce et d'Industrie, il connaît par cœur les rouages de l'économie locale. Il a toutes ses chances. Eloigné des officines des partis, il pourrait même se présenter sans investiture, ce qui séduirait une fraction de l'électorat. Les partis, parlons-en. Les électeurs s'y perdent et il y a de quoi ! L'UMP tire à hue, l'UDF à dia ; Sarko et Estrosi visent comme De Villiers les déçus du Front national qui depuis des décennies ne voient rien venir ; quand à la gauche, perpétuellement déchirée elle est localement, le reflet brouillé du national. Rien n'est fait, rien n'est joué, les fleurets sont plus ou moins mouchetés, mais pour combien de temps ?

-mention : www.pariscotedazur.fr - décembre 2005 - René Allain -