Justiciablement vôtre

la politique n'est jamais bien loin...

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Catégorie Pieds dans le plat

  • La preuve par neuf. Jean-Charles Marchiani, député européen dans l'équipe de Pasqua, ancien préfet du Var, est soupçonné d'avoir jouer un rôle trouble dans l'affaire des otages français du Liban. Une libération qui aurait été assorti d'une rançon dont sa femme aurait récupérée une modeste partie. Mais comme il le dit, tout le monde dément le versement d'une quelconque rançon, "dès lors, on ne peut pas être accusé d'avoir détourné quelque chose qui n'existe pas!". Cet argument suffira-t-il a convaincre les juges chargés de l'affaire et le public qui, cette fois-ci encore, est pris en otage de la vérité.
  • Le bateau ivre. C'est en ces terme que le bâtonnier Me Jacqueline Marro parle du Tribunal de grande instance de Nice. Mais, affirme-t-elle, les problèmes qu'on connaît ici ne seraient guère différents de ceux des autres juridictions françaises. Pas d'espoirs donc pour les candidats au dépaysement!
  • Intimidation. Le photographe de l’agence Gamma, J.P. Rey, a passé quatre jours de garde à vue dans le cadre de l’enquête sur le mouvement clandestin Armata Corsa. Sorti écœuré et justement scandalisé, il s’est bien juré de ne plus s’occuper du dossier corse.
    Inculpez, inculpez, il en restera toujours quelque chose !
  • La bombe Halphen. En annonçant avec pertes et fracas sa démission, le juge Eric Halphen, ne contribue pas à la sérénité du débat sur la justice. S'il n'a pas forcément raison d'abandonner la partie, il dénonce par cet acte rare, la difficulté de bien faire ce métier difficile, celui de magistrat. Qui plus est, magistrat chargé d'affaires "sensibles" dans lesquelles les pressions seront d'autant plus fortes que des intérêts considérables sont en jeu, qu'ils soient financiers ou politiques, quand ils ne sont pas tous les deux mêlés de façon indissociables.
    Le juge Thierry Jean-Pierre (DL) nous parlait de justice sinistrée, il affirme maintenant que cette démission ne remet pas en cause ni l'institution judiciaire ni celle du juge d'instruction.
    Patrick Devedjian (RPR), sans ambiguïté, semble soulagé de cette disparition. Il met en exergue les échecs d'E. Halphen en Cours d'appel et en Cassation.
    Pour Eric de Montgolfier, le juge Halphen laisse la place à ceux qu'il a combattus. Il y a pour lui sans doute quelque chose d'inquiétant dans la décision car ces deux fortes personnalités dénonçaient les mêmes dysfonctionnements du système et rencontraient sur leur chemin les mêmes obstacles pour remplis leur mission.
    Le long interview donné par le juge au Parisien vaut qu'on s'y arrête. Ayant choisi pendant longtemps de ne rien dévoiler aux médias, il s'est privé de moyens par ailleurs largement utilisés. Il est évident aussi que nombres de ses enquêtes ont dérangé et on ne dérangent pas les puissants, savez-vous, sans prendre le risque de se faire taper sur les doigts!
  • On l'a vu, la politique et la finance se mêlent étroitement. Normal, il faut de l'argent pour faire de la politique. La justice aussi tient compte de la réalité politique. Sans doute beaucoup trop. Lorsqu'une affaire risque d'impliquer un homme politique, elle a souvent le réflexe de ne pas déclencher le processus judiciaire avant les élections, de peur de se voir accuser d'interférer et de fausser le débat démocratique. Or, en France, on est toujours en campagne, il y a toujours une échéance qui se prépare. La tentation devient alors grande de remettre indéfiniment à plus tard, la mise en examen de présumés coupables, puissants en cours.
  • L'Affaire Boulin. Elle fait à nouveau l'actualité après avoir été prématurément enterrée. Les faits qui sont portés à notre connaissance remontent au décès suspect du ministre en 1979 tendent à démontrer de nombreuses irrégularités et incohérences dans le dossier. Là encore, la politique et la justice semblent associées car comment expliquer l'interdiction qui a été faite aux légistes d'autopsier le crâne, le vol des bocaux contenant les poumons de la victime, la non-utilisationn de certains indices ?
  • L'Europe a la rescousse. José Romo, a dû patienté 5 ans avant que son recours soit seulement évoqué en première instance. Saisi par ce niçois, la Cours européenne a condamné la France selon le droit à ce que toute cause soit entendue dans un délai raisonnable. Les exemples ne manquent pas dans notre région d'affaires sérieuses dont les dossiers s'empoussièrent dans les tiroirs des tribunaux. Il semble que malheureusement ces délais, dont certains s'expliquent par la pauvreté de l'institution judiciaire, le sont au détriment des présumées victimes. Ils jettent même parfois le doute sur les raisons réelles de ces retards à statuer. N'y auraient pas des pressions exercées par les pots de fer contre les pots de terre?
  • Dysfonctionnements. C'est la règle. On parle davantage des dérapages, des ripoux, que des affaires résolus dans des délais raisonnables. Il n'empêche, on comprend et on s'indigne, avec les policiers marseillais, par la décision d'un juge de remettre en liberté trois suspects écroués dans le cadre d'une vaste affaire de drogue, dont, pour une fois, un présumé gros bonnet.