Dans le film « Joyaux de la tristesse », tourné en 2013, Mohamed Nabil aborde la problématique des mères célibataires.  Au Maroc, depuis des années, de plus en plus de femmes accouchent en dehors du mariage. Dans les pays à majorité musulmane, être mère célibataire est encore considéré comme une violation du droit et de la religion mais aussi de la morale et des traditions. Le documentaire explore ce phénomène à travers le portrait de deux mères célibataires Nadia et Nezha, ostracisées par la famille, la société et l’État, et qui sont victimes de discrimination. Dans le film la parole est donnée aux deux mères, mais aussi aux représentants de la religion, des organisations humanitaires, des groupes des droits de l’homme et du gouvernement marocain : ils expliquent leur vision de ce phénomène et ils en illustrent sa complexité.

« Le Silence des Cellules », de 2017, est un film sur l’univers carcéral des femmes au Maroc. Les murs de béton et du silence cachent un tabou, qui est difficile à lever. Après beaucoup de difficultés et deux ans d’attente pour obtenir une autorisation de tournage par les autorités marocaines, le réalisateur a finalement pu rentrer avec son équipe dans ce monde secret. Ce documentaire est une source d’inspiration, extrêmement émouvante, où les protagonistes ne sont pas seulement définis par leurs crimes, mais par leur vécu. Des ex-prisonnières ont également été interviewées. Le film pose des questions provocantes sur le système pénitentiaire et la société au Maroc et offre des images remarquables des détenues et du personnel pénitentiaire.

• Mohamed Nabil est né au Maroc. Après des études en philosophie et pédagogie, il y enseigne durant quatre ans avant d’émigrer au Canada en 2001. Diplômé en journalisme et sciences politiques à Québec, il étudie le cinéma à Montréal. En 2005, il tourne son premier court-métrage au Canada : « Philosophe ». Depuis 2006, il vit à Berlin et travaille comme journaliste, artiste et cinéaste. En 2009, il fonde la société de production Mia Paradies Productions, en collaboration avec Eva Leonardi. Son premier documentaire, « Rêves de femmes » (2010), un film sur les femmes allemandes, a connu beaucoup de succès.

- projection le 13 janvier, 20 heures, Espace Magnan, 31 rue Louis-de-Coppet, Nice - 5 € sur place ou sur la billetterie en ligne.