Pâques et Nauru : exemples du pire…

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Le destin de ces deux îles donne un aperçu de ce qui menace la planète. Une planète gérée par des hommes cupides dont les objectifs sont à bien trop court terme.



Beaucoup d’entre nous ont quelques informations sur l’île de Pâques. On sait que, éloignée de 3 500 km des côtes chiliennes, isolée pendant des siècles, ses 164 km² abritaient une population de plusieurs milliers de personnes. Or, il n’en restait que 111 en 1877. En cause la déportation d’esclaves mais pas que. Dans son livre « L’effondrement », Jared Diamond évoque un véritable suicide écologique dû à l’expansion polynésienne ayant entraîné une détérioration importante de son écosystème. Dégradation accentuée par les colons européens et leurs troupeaux d’ovins introduits au XIXème siècle. 



Moins connu que l’île de Pâques, le destin de l’île de Nauru a pourtant au moins autant de raisons de nous interpeler. La découverte et l’exploitation du phosphate la place en orbite. En 1974, elle possède le second PIB par habitant au monde, trois fois plus élevé que celui des États-Unis. Mais au début des années 1990, les gisements de phosphate se tarissent. L’économie du pays commence alors à s'écrouler. Écologiquement, c’est une catastrophe : 80 % de la terre a été dévastée et 40 % de la vie marine a été tuée. Aujourd'hui, la République de Nauru, 21 km2 pour 13 000 habitants, est une île aux paysages arides et industriels, à la faune et à la flore ravagées, et les habitants sont menacés par la montée des eaux.

Ces deux exemples ne sont-ils pas les signes avant-coureurs d’une planète qui, à ce rythme-là, ne pourra continuer à procurer à l’homme les conditions nécessaires et suffisantes à sa croissance et à ses besoins ? D’autant que d’autres îles, de part la monde, sont sur le même schéma. Ainsi celles de Méditerranée, déboisées, vidées de leur faune et flore originelles, y compris celles liées à la gestion halieutique. Cela est d’autant plus dommage que les espèces endémiques avaient développé des particularités liées à leur caractère insulaire notamment dans l’archipel des Galapados.

Depuis que le Club de Rome, en 1968, avait prudemment avancé le concept de la « croissance zéro », les problèmes se sont accumulés avec l’augmentation exponentielle de la démographie mondiale qui va de pair avec la consommation de biens divers et variés, beaucoup non essentiels… Certes, de nombreux efforts sont fait pour tenter de parer au plus presser sans vraiment remettre à plat nos choix sociétaux et civilisationnels.



Un petit dernier pour la route, la principauté de Monaco (2 km2, 38100 âmes) résume à elle seule nos ambiguïtés et nos incohérences. Rattachée au continent, elle est entièrement dépendante du reste du monde quant à son approvisionnement en nourriture et en énergie… Sa prospérité économique est totalement artificielle, elle ne se mange pas et ne produit pas d’énergie...