France et Europe : championnes du monde des aides sociales…

Crédits:
textes par
Catégorie Les paradoxales

Allocations familiales, aides au logement, chômage, prise en charge des frais maladie, allocation de rentrée scolaire, chèque vacance, bourses d’études, réduction dans les transports, aide aux personnes âgées... la liste est longue. Sans oublier les retraites accordées aux étrangers de 65 ans et plus n’ayant jamais cotisés en France… Un ensemble de prestations comme il n’existe nulle part ailleurs et qui joue qu’on l’admette ou non, un effet d’aspiration pour les immigrants, qu’ils soient légaux, illégaux, réfugiés économiques ou politiques.


- immigrants, gare de Vienne, septembre 2015 - photo wikipedia -



Face au phénomène en augmentation de l’immigration de masse, l’Europe, après avoir eu un réflexe de compassion, constate qu’elle n’est pas préparée à cet afflux d’étrangers dont beaucoup ne parlent pas la langue du pays d’accueil, ni de possèdent de compétences particulières utilisables. En outre leur culture et leurs pratiquent les isolent et le « melting-pot » s’annonce bien plus difficile que souhaité. Une partie de la population regimbe aussi à les accueillir sans condition ni garde-fou, faisant état de problèmes sécuritaires.

Mais tous les demandeurs d’asile qui veulent s’installer en Europe ne passent pas les barrages. Ils sont des centaines de milliers à être déboutés chaque année. Ils rejoignent alors la cohorte des autres immigrants illégaux. D’où la mise en place, notamment en Allemagne et en France, d’une aide au retour au pays d’origine.

Ainsi l’Allemagne a commencé à inciter les immigrants non reçus à un retour moyennant finances. « Plus les migrants acceptent de partir tôt, plus la somme est importante », soulignait un responsable, le pécule pouvant atteindre plusieurs milliers d'euros par personne. Un budget de 50 millions € sur trois ans est prévu à cet effet, 150 sur le plus long terme.

En France, l’Aide forfaitaire au retour dans le pays d'origine est ouvert aux étrangers, en situation irrégulière, qui ont résidé au moins 6 mois en France et qui font l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (sauf s'ils ont été placés en rétention). Sont notamment concernés les étrangers déboutés du droit d'asile. En plus de cette allocation forfaitaire, l'aide au retour, versée par l'Ofii, comprend, au moment du départ, d'autres aides dont le montant dépend du pays d'origine :

  • aide administrative et matérielle à la préparation du voyage vers le pays de retour (réservation des billets d'avion, aide à l'obtention des documents de voyage, acheminement du lieu de séjour en France jusqu'à l'aéroport de départ en France, accueil et assistance, lors des formalités de départ à l'aéroport) ;

  • prise en charge des frais de transport depuis le lieu de départ en France jusqu'à l'arrivée dans le pays de retour incluant le transport de bagages dans des limites fixées selon les pays de retour par le directeur général de l'Ofii.

En complément ou indépendamment de l'aide au retour, des aides à la réinsertion économique et sociale peuvent être proposées aux étrangers rentrés dans leur pays. Au total le montant total accordé pourrait voisiner les 2 500€.

http://www.20minutes.fr/monde/1967983-20161124-aide-retour-prime-relevee-2500-euros-migrants-volontaires

Texte de référence : Arrêté du 25 juillet 2017 relatif au montant d'allocation forfaitaire majoré applicable aux demandes d'aide au retour présentées jusqu'au 31 décembre 2017 

On peut se poser la question de l’efficacité de cette mesure. On se rappelle qu’en 1974, Valery Giscard d’Estaing (auteur tragique du regroupement familial) avait été sans doute le premier à avoir instauré une aide au retour volontaire, attribuant un prime de 10 000 francs au candidat (le Smic étant à environ 2000€/mois). Il visait la « rémigration » de 500 000 immigrés, majoritairement venant d’Afrique du Nord. Avec un succès mitigé car, certains ayant droit avaient abusé du système faisant plusieurs fois l’aller-retour en utilisant de faux papiers d’identité… Cette tentative pour freiner l’immigration dans un contexte où le chômage progressait inexorablement ne fut guère apprécié par les centristes de l’époque, Simone Veil en tête. Mitterrand y mis fin dès son arrivée au pouvoir.