Menton : La Tragédie antique revisitée par Cocteau,

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des œuvres rares, en exposition jusqu’en mai prochain.

La ville de Menton, qui a dédié un musée en l’honneur de cet artiste hors norme et à la sensibilité maladive, propose une exposition. Une soixantaine d’œuvres : dessins, photographies, ouvrages illustrés, estampes, céramiques et tapisserie, issues des collections historiques du Musée Jean Cocteau et de la collection Séverin Wunderman ornent depuis le mois dernier les cimaises du Musée.

Y sont mis en évidence des dessins originaux pour l’album Le Complexe d’Œdipe (1924) ; des dessins colorés, à l’encre brune et aux pastels, contemporains d’Orphée ; d’autres couvrant les années 1920 à 1950, liés à son œuvre théâtrale et cinématographique… Apparaissent aussi des photographies de nombreux spectacles écrits et mis en scène par Jean Cocteau : Orphée, La Machine infernale, Œdipus Rex, Phèdre… réalisées par de grandes signatures de la photographie des années 1950 : Serge Lido, Boris Lipnitzky et Hélène Roger-Viollet. La tapisserie Judith et Holopherne, réalisée d’après le carton original de Jean Cocteau, l’affiche originale du film Orphée, de 1949, l’édition originale du Théâtre Illustré de Jean Cocteau, de 1957 ainsi que des céramiques décorées de sujets mythologiques viennent en complément.

La vie de Jean Cocteau est marquée par la tragédie et son œuvre en témoigne tant à travers ses écrits pour le théâtre et ses poèmes, qu’à travers ses dessins, ses tapisseries et ses peintures. De sa pièce Antigone, écrite en 1922, à l’Oratorio Œdipus Rex représenté en 1952, Jean Cocteau élabore sa propre mythologie, résolument moderne, sur fond de tragédie grecque. Le style des dessins représentant ces héros tragiques reflète le trouble des années de difficultés et d’agitation de Cocteau. Intrinsèquement, chaque poème, chaque dessin, chaque œuvre théâtrale est un dialogue de l’artiste avec la mort. Dans son œuvre graphique, le noir domine. Le trait à l’encre de chine est privilégié dans les années 20. Marqué par sa dépendance à l’opium et par la violence de plusieurs cures de désintoxication, Cocteau crée des personnages aux corps torturés, aux têtes surdimensionnées et aux yeux exorbités. Parfois les pipes d’opium se substituent aux membres du corps. Ces « monstres » figurent les douleurs de Cocteau, dont la tragédie grecque exprime la violence extrême.

Une exposition pour connaître et comprendre des périodes essentielles de la vie de l’artiste…

  • Musée Jean Cocteau - Quai Napoléon III - 06500 Menton - du 2 jusqu’au 15 mai 2011 - Tél. : 04 93 57 72 30