La petite Isle : un grand chef, Delphine Jullien…

Dans ce coin du Vaucluse, à portée d’Avignon et d’Aix, il fait bon vivre et l’art y est bien consommé.

Tous les hôtels *** ne peuvent s’enorgueillir de posséder un restaurant de cette qualité. Le « Domaine de la petite Isle » peut le faire, grâce aux prestations de son chef : la jeune et aimable Delphine Jullien. Aimable, dynamique et surtout performante. Depuis juillet 2006, elle officie, inspirant le respect de ses aides, l’admiration de Raphaël et Sylvie Bortolozzi, patrons de cet hôtel-restaurant rénové, situé à proximité du Luberon, dans un parc de 2 hectares… et surtout faisant le bonheur de ses hôtes qui l’ont découverte par hasard ou sur la foi d’initiés.

Née dans le Sud, il y a à peine 28 ans, elle a brûlé les étapes, apprenant le métier auprès de Pascal Alonso, Thierry Frebout, André Chabert… à qui elle rend volontiers hommage. La voilà à Marbella chez un particulier, puis à l’hôtel Golf Grand Avignon et à « la Cuisine d’Olivier », à Vedène dans le Vaucluse.

Lorsqu’elle entre au Domaine, il y a tout à faire : construire une nouvelle cuisine aux normes, recréer l’image et la notoriété du restaurant. Elle s’y applique et cette touche à tout y arrive et démontre son implication. Elle ne craint pas, lors d’une fermeture, de peaufiner son art en effectuant un stage chez le maître pâtissier Pierre Hermé. Très sensible aux arts de la table, elle utilise de la jolie porcelaine Pillivuyt. Assiettes carrées, ovales ou en forme de feuilles mettent en valeur ses créations.

On trouvera dans ses assiettes une merveilleuse « Salade de poulpes andalouse aux 3 poivrons marinés au citron et aux herbes » comme la fameuse « terrine de baudroie en persillade à la tomate confite et son petit pesto aux pignons de pin ». À moins que ce ne soit le foie gras de canard parfumé au Beaume de Venise, strates de betterave et confiture du moment maison ou bien l’épaule d’agneau confite 7 heures, braisée au thym et au romarin, farcie à la provençale et servie à l’ancienne…

Côté desserts, on hésitera sans… faim entre le petit pot de son enfance : crème brûlée aux fruits de la passion, nougatine au sésame doré et un « Paris Provence » : chantilly, chocolat au lait « Jivara », cœur coulant à l’abricot. À moins qu’on se décide pour un mœlleux au chocolat noir « Guanaja », servi façon soufflé ou la fraise en déclinaison : macaron carré à la pâte de fruits fraise, espuma de fromage blanc fraise et… framboises au Grand Marnier.

Les prix sont pour l’instant étonnamment sages : 11 euros pour les entrées, 19 euros pour les plats, 9 euros pour les desserts.

Delphine Jullien est une découverte qui vaut les kilomètres parcourus pour se rendre et peut-être séjourner au Domaine. Cette petite a appris sa leçon et communique avec talent sa passion de la belle cuisine… bien servie.


- la terrasse entourée d’une piscine, de la rivière - la Sorgue - et d’un petit bassin, reçoit une soixantaine de couverts -