Manaudou : le complot.

Une déstabilisation de la nageuse française avait-elle été programmée ?

Catégorie Pieds dans le plat

Avec le recul, on voit comment les éléments du puzzle se sont mis en place. Il y aurait bien pu y avoir une tentative de déstabiliser Laure Manaudou. Si le coup de cœur de Laure pour le jeune champion Luca Marin est bien vrai, si les auteurs « présumés » de ce mauvais coup sont des champions aux performances de valeur mondiale et candidats aux médailles à Pékin, l’opportunité ne leur avait pas échappé de mettre Laure sur la touche et de la rendre vulnérable à la pression, en jouant sur ses sentiments pour le bel Italien.

D’évidence, les événements survenus l’année dernière avaient éprouvé émotionnellement Laure Manaudou et lui ont fait perdre des centaines de kilomètres d’entraînement. Des kilomètres qui lui manqueront pour accomplir ce qui paraissait alors possible : gagner plusieurs médailles d’or aux JO – en fonction du calendrier des épreuves - sur 200, 400, 800 mètres, et sur 100 et 200 mètres dos, en plus de sa participation à des relais nationaux… Elle avait l’embarras du choix. Il faudra, très certainement qu’elle réduise le nombre de courses auxquelles elle participera.

Remise en selle par le jeune entraîneur de Mulhouse, Lionel Horter, spécialiste du dos, Laure a montré qu’elle pouvait gagner en vitesse. C’est ce qu’elle a fait aux derniers championnats d’Europe en améliorant ses records sur 100 et 200 mètres crawl (53’88’’ et 1’53’’48) et sur 100 et 200 mètres dos (59’50’’ et 2’07’’99). Mais c’est un peu l’inconnu sur les distances supérieures.

Absente du 400 mètres nage libre, elle vit sa rivale lui ravir son record du monde de la distance. Federica Pellegrini, une rivale peut-être complice, à l’insu de son plein gré, de la liaison dévastatrice entre Laure et Luca Marin. Ce Luca qui entretenait déjà une relation avec la championne transalpine et qui ne cache plus désormais que celle-ci a repris.

Les responsables italiens du club à la réputation sulfureuse, ont-ils eux aussi profité de la situation ? Avaient-ils organisé un guet-apens dont l’issue ne pouvait être que favorable, par ricochet, à leur championne ? De plus, ils se donnaient le beau rôle en accueillant … à chronos ouverts la Française en rupture d’entraîneur. Fort heureusement la mayonnaise ne prit pas entre la nageuse et le club « La Presse Nuoto », dirigé par le controversé Maro Durante tandis que les rapports entre l’entraîneur désigné, le peu chaleureux Paolo Penso, se dégradèrent vite. Laure se doutait-elle déjà de quelque chose, des sentiments de Luca, souffrait-elle de ce déracinement soudain ?

Elle eut la confirmation de ses craintes en voyant les images de son anatomie la plus intime ainsi que des scènes appartenant au domaine du privé, sur tous les ordinateurs de la planète Internet. Ce fut aussi pour les observateurs la certitude quasi absolue qu’il y avait bien eu une conspiration dont la championne était la victime car qui d’autre pouvait avoir diffusé ces images sinon les auteurs des prises de vue ? Et à qui pouvait profiter le crime - car cela en est bien un et l’on peut s’étonner qu’il n’y ait pas eu de poursuites judiciaires et de sanctions – sinon à Federica Pellegrini, son club, plus indirectement sa fédération nationale et à Luca Marin… le petit malin capable de naviguer en eau trouble.

On le voit maintenant, celui qui avait découvert Laure Manaudou, Philippe Lucas, n’avait pas tort en s’en prenant aux responsables italiens. On peut certes lui reprocher un style peu orthodoxe, ses écarts de langage, sa perte de sang froid face à sa désillusion, mais, les événements de ses derniers mois lui donnent en partie raison. Le départ vers l’Italie était risqué et pouvait sérieusement hypothéquer l’avenir de la championne, piégée autant par ses sentiments que par des jaloux peu scrupuleux sur la façon de fragiliser la française et de la mettre à la portée de Federica Pellegrini.

Triste épisode - à notre connaissance une première dans le genre - dont le sport de haute compétition ne sort pas grandi. Encore une fois les médailles olympiques semblent des enjeux si importants que certains n’hésitent pas à employer tous les moyens pour arriver à leur fin…

Alain Dartigues

- mention : www.pariscotedazur.fr - mars 2008 -
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