Cannes : le bilan de la Semec et donc du tourisme,

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contesté par l’opposition.

L’opposition, qu’elle soit de droite, du centre ou de gauche, est dans son rôle. Elle conteste. L’autre soir, Pierre Site pour le PS et Henri Céran au nom du groupe conduit par Philippe Tabarot, ont réfuté les chiffres du Palais et du tourisme rapportés lors du conseil municipal par l’élu de la majorité, Président directeur général de la SEMEC, David Lisnard.

Sur un certain nombre de points, Henri Céran a jugé ce rapport « ni objectif, ni transparent, ni sincère ». Ancien Directeur Général du tourisme de la ville de Cannes, il occupe actuellement une fonction importante au Comité régional du tourisme, à Nice. Il est bien placé pour connaître le dossier et surtout les chiffres qui vont avec et qui se doivent d’être vérifiables… Pour la petite histoire, Henri Céran travaillait au Palais des Festivals sous la responsabilité d’un élu, Gilles Cima qui, aujourd’hui est passé dans le camp Brochand, récoltant au passage une place d’adjoint pour sa bonne conduite d’opposant et pour avoir favorisé l’élection de David Lisnard au Conseil général, sur Cannes Est… Sur ce dossier, il aurait pu apporter ses lumières mais sa modestie, à moins que ce ne soit le devoir de réserve… lui ont interdit de prendre la parole.

Face au coruscant David Lisnard, Henri Céran se voulut pédagogue, expliquant aux conseillers municipaux et au public présent dans la salle des délibérations, qu’il ne fallait pas confondre chiffre d’affaires du Palais et fréquentation touristique, un argument facile à comprendre pour les commerçants et pour les humbles salariés qui cherchent avec plus ou moins de réussite, à faire concorder le montant indiqué sur la feuille de paye avec les chiffres des factures à payer…

Ainsi, Henri Céran ne contestait nullement l’importance du tourisme dans la ville et l’utilité de la SEMEC, cette société d’économie mixte, devenue un indispensable outil de travail. Mais les chiffres sont les chiffres et pour lui ceux présentés par la majorité ne sont pas les bons. Sur les 56 manifestations exclusivement réservées aux professionnels, qui se seraient déroulées en 2007, il n’en a identifié que 34 et demande donc que la liste soit fournie, ce qui après tout ne devrait pas être un problème.

Henri Céran s’étonnait encore de ces « meilleurs résultats jamais atteins par la ville de Cannes » dont se félicitait David Lisnard. Pour lui, les taux d’occupations des années 2000 et 2001 n’avaient jamais étés ni égalés ni dépassés en sept ans. Plus précis encore, le pugnace et entêté opposant, affirmait que le nombre d’arrivées dans les hôtels avait même baissé de 15% pendant cette même période soit 130 500 clients de moins dans les restaurants et les commerces de la ville, constatant avec inquiétude que les indicateurs pour 2008 semblaient confirmer cette tendance.

Henri Céran a étayé chacun de ses… commentaires par des chiffres. Prêtent-ils eux-mêmes à contestation ? Sont-ils connus des professionnels du tourisme cannois et azuréen ? À l’écoute de cet échange d’arguments, le spectateur reste embarrassé. Quels sont les bons chiffres ? Qui croire ? Si on comprend que le PDG de la SEMEC mette un point d’honneur à valoriser son bilan ; et qu'on admette que le conseiller municipal d’opposition cherche à éclaircir les zones d’ombre, on reste ébahi par de tels écarts dans les chiffres.

Devant cette avalanche d’objections argumentées, David Lisnard s’est contenté d’accuser de revanchard son opposant qui, hors antenne, précisait qu’il ne fit partie d’aucune équipe municipale et qu’il quitta de son plein gré son poste de directeur. Pour contrer ce présumé revanchard, le mieux eut été de démontrer que ses objections n’étaient « ni objectives, ni transparentes, ni sincères »… ce qui ne fut pas fait ce soir-là !

  • certains chiffres sont consultables sur le site Touriscope. Ils sont le résultat d’une enquête diligentée par la Direction Nationale du Tourisme et de l’INSEE, sur un échantillon de 70% des hôtels.