Cannes : les Miss sous toutes les coutures…

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Catégorie Pieds dans le plat

sous le poids de notre culpabilité.

Les Miss d’« Elite Model Look » étaient venues faire leur show sur la Croisette et le concours de mannequins qui s’est déroulé au Palais des Festivals, a confirmé que rien n’avait vraiment changé dans le milieu de la mode. Malgré les déclarations des uns et des autres, les jeunes femmes - quand ce ne sont pas de toutes jeunes filles - sont toujours aussi… certains, pudiques, diront « diaphanes, grêles, élancées », d’autres, plus sévères, diront « efflanquées, amaigries, décharnées, faméliques ».

Un esthétisme qui a quelque chose d’inquiétant et surtout de malsain car, pour obéir aux standards des couturiers, combien de drames provoqués par les régimes démentiels auxquels ces personnes sont soumises ? Le dossier a été ouvert par l’une de ces sacrifiées, dont l’ahurissante photo placardée sur les murs de nos cités, avait de quoi faire réfléchir. C’est la marque italienne Nolita qui avait osé montrer ainsi les méfaits de cette course aux kilos en mettant en évidence les 35 kilos du jeune mannequin devenu anorexique, Isabelle Caro

Apparemment cela n’a pas été suffisant. Aucune mise en garde ne semble convaincre, pas plus les campagnes de presse, les avertissements du corps médical, la prise de position de la ministre de la santé, Roselyne Bachelot, et celle du gouvernement espagnol sur le même sujet. Rien n’y fait.

La demande est toujours la même : toujours plus jeune, toujours plus grande, toujours… plus maigre ! Les récents défilés parisiens sont venus confirmer cette effarante vision, celle qu’ont des femmes quelques créateurs de mode et que le public a tort de ne pas sanctionner.

Tous ceux qui se pressent à ces défilés ne participent-ils pas eux aussi à ce déguisement, à cette mascarade ? Toutes ces femmes de ministres ou ministres elles-mêmes, ces « immenses » actrices de cinéma qui se bousculent à ces occasions pour apparaître dans Gala, Voici… et pour se faire habiller gratis… en guise de récompense… ne devraient-elles pas se sentir un rien coupables, un rien complices ?