Les emballages ménagers : la pire des solutions

pour la planète…

- déchets flottants, un lendemain d'orage, La Siagne, La Napoule -

Boîtes de conserve en acier, canettes en aluminium, briques alimentaires, bouteilles, flacons bocaux, en verre ou en plastiques… journaux-magazines… nos poubelles se remplissent avec une vitesse effrayante et nos décharges sauvages ou publiques débordent de façon inquiétante.

Les campagnes d'information qui incitaient la population à trier ses déchets ont porté leurs fruits. Une moyenne de 33 kg par habitant a été récoltée. C'est beaucoup et c'est peu, peu par rapport au 370 kg par habitant produit chaque année. Les responsables institutionnels ont raison de se féliciter des chiffres qui apparaissent comme encourageants. Eco-emballage, cette entreprise créée pour la circonstance, annonce qu'en 2006, se sont 90 300 tonnes d’emballages ménagers qui ont été recyclées en région PACA. Il faut certes se féliciter mais relativiser ces chiffres en les comparant à la production de boues issues des stations de traitement des eaux : chaque année 90 000 tonnes et cela rien que dans les Alpes Maritimes.

La politique de tri et de recyclage de nos déchets a fait des avancés significatives. Un mieux par rapport à l'incinération qui fut un temps privilégié. Elle se révéla coûteuse en énergie et dangereuse pour la santé en relâchant dans l'air des gaz nocifs dont des dioxines. Le stockage en décharge, moins cher pour l'instant, devient, par l'inexorable addition des tonnages, une solution à l'avenir incertain.

Dans le département des Alpes Maritimes, on connaît bien ses problèmes. Onze incinérateurs ont été fermés ces dernières années. Ils avaient eux-mêmes fabriqués plus de 120 000 tonnes de déchets… Le site particulièrement sensible de l'île Sainte Marguerite en brûlait quand même annuellement 1200 tonnes. Il reste qu'il n'y a pas de solutions miracles.

Nous produisons des déchets et nous ne savons qu'en faire. Les autorités butent sur l'opposition des citoyens qui font pression sur leurs maires pour qu'on ne leur installe pas à proximité des usines de traitement, de stockage ou d'enfouissement… Ils ont raison de résister (Mandelieu) et de vouloir protéger leur environnement et leur santé (Villeneuve-Loubet et son site de La Glacière, particulièrement atteint et saturé).

Mais, le réflexe not in my back yard, pas dans ma cour s'il vous plait, atteint vite ses limites. Il faut bien les mettre quelque part, tous ces déchets…qui sont les nôtres. Les envoyer dans les pays en voies de développement, ce n'est pas très moral et ne fait, pour les générations futures, que déplacer le problème.

La solution, la seule, qui retarderait les échéances et permettrait la mise en place de solutions alternatives des emballages, c'est de réapprendre à acheter au détail, pour les liquides d'opter pour des emballages réutilisables, la fameuse "consigne" (qui a toujours cours en Scandinavie). L'abandon des sacs jetables dans les grandes et moyennes surfaces est déjà un petit pas dans la bonne direction. Une preuve que nous pouvons revenir en arrière sans perdre la face, sans retourner pour autant au Moyen-Age…

Nous ne devons pas avoir honte et encore moins, fiers de nous être un instant fourvoyés dans une société de consommation et de gaspillage. Nous ne savions pas, telle est notre excuse. Nous avons grandi, maintenant nous sommes responsables. Il nous faut le courage de rectifier le tir….

- mention : www.pariscotedazur.fr - février 2007 -
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