Nice : des lois pour faire prendre conscience aux parents de leurs responsabilités.

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Christian, Éric et Xavier, main dans la main…

Le droit de sortir : quel est ce pays où l’on demande des comptes aux parents dont les enfants de moins de 13 ans errent la nuit dans les rues de nos villes ? La question pourrait se poser autrement : quel est ce pays où il faut des lois alors que le simple bon sens devrait prévaloir et a longtemps prévalu ? Christian Estrosi se sent obligé, ministre qu’il est, de sortir un texte. Imparfait sans doute, propre à faire bondir ses opposants politiques, il n’aurait comme conséquence de montrer à quel point notre société évolue dangereusement, qu’il serait en cela d’utilité publique. Car, il est vrai, ce couvre-feu (le terme est significative), s’avérera dans la majorité des cas inapplicable.

Les petits malins concernés se feront un jeu de défier la maréchaussée… tandis que les policiers, s’useront les nerfs, au risque de perdre leur sang froid, à courir après ces contrevenants en culottes courtes… Le procureur niçois, Éric de Montgolfier, l’a bien compris qui, s’il ne conteste pas l’idée, s’étonne de certains détails. Pourquoi par exemple ce couvre-feu ne serait-il pas applicable durant le Carnaval ? Y aurait-il moins de dangers pour ces mineurs, à évoluer sans contrôle toute la nuit durant cette période ?

Le proc, en profite pour démontrer les limites de cet arrêté municipal qui risque de connaître la même carrière que celui pris par Jacques Peyrat, interdisant le centre ville aux SDF… Tout cela est-il bien légal, se demande-t-il ? Comment savoir si le mineur interpellé a moins de 13 ans ? Faudra-t-il faire une radio de ses poignets avant de pouvoir le raccompagner chez ses parents ? Avec, en cadeau, les insultes du grand frère, les invectives des voisins et les risques d’un déplacement dans une zone de non droit… à des heures où l’on a plus de chances de récolter une pierre sur le pare-brise qu’un remerciement ou un sourire…

Sur ce thème, le président du Conseil général des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti, emboîte le pas à son ami d’enfance, devenu maire et ministre. De concert avec Xavier Bertrand, patron de l'UMP, il compte amender la loi de 2006 concernant les contrats de responsabilité parentale. Une procédure qui peut être déclenchée en cas d’absentéisme scolaire grave. Avec comme sanction, la possibilité de suspendre les allocations familiales. Que de précautions juridiques et verbales dans l’espoir, faible, de faire prendre conscience aux parents de leurs responsabilités ! Comme disez Cicéron : O tempora, o mores ! Autres temps autres mœurs !