Le Festival du film de Toronto est à la hauteur,

le Festival de Cannes n'a qu'à bien se tenir

Si certains élus cannois rêvent de Miami, de Las Vegas ou d'Ibiza, d'autres fantasment en pensant à Cannes et à son audience internationale…Bien des villes organisatrices de manifestations dédiées au cinéma aimeraient que leur nom devienne, grâce à leur festival… presque aussi reconnu.

Faut pas rêver ! Prudence pour Cannes malgré tout, que Toronto ne soit pas Lisbonne qui lui a chipper le grand congrès GMS ! De nombreuses manifestations ont pris, depuis la dernière décennie, une ampleur incontestable, et une crédibilité qui se traduit par une fréquentation de qualité. Le Festival du film de Toronto est du nombre.

C'était la fin du mois d'août : le Festival des films du monde, à Montréal, venait à peine de se terminer que déjà les feuilles d'érable rougissaient. Toujours Cannes dans les esprits et les discours. La réalisatrice Danièle Thompson y alla d'un : Cannes, c'est dur et moins drôle pour présenter un film parce qu'il y a une atmosphère plus angoissante qui y règne.

Relaxe donc à Montréal et, quelques jours plus tard, à Toronto ! Certes, on y rencontra moins de top-modèles qu'à Cannes, on y but moins de champagne mais l'atmosphère était plus détendue. Un peu comme le fut le Festival de Cannes à ses débuts, au temps où les vedettes arpentaient sans risque la Croisette, où les débutantes s'effeuillaient sur la plage du Carlton ou aux îles de Lérins…

Dix jours, 350 films, Toronto est considéré d'après le magazine Variety comme le second après Cannes en terme de présence de stars et d'activité économique. Pour le National Post, bien que Cannes soit resté le plus grand, Toronto est le plus utile et le plus actif. Au moins on sait qu'il y a une compétition quelque part ! De fait, Hollywood y vient pour faire tourner ses productions et écouter la rumeur avant les Oscars.

Autre rapprochement inattendu : Cannes avait palmé Michael Moore pour son très polémique Farenheit 9/11, Toronto, lui, a récompensé le réalisateur britannique, Gabriel Range, pour La mort d'un Président, tout aussi culotté. On y voit le président Bush victime d'un attentat alors qu'il venait de prononcer une allocution à Chicago, théâtre d'importantes manifestations d'opposants à la guerre en Irak.

Un faux documentaire, génial couper-coller, qui associe des images d'archives à des scènes tournées à Chicago, des entrevues de "vrais" membres de l'administration, de la police municipale, du FBI, ce qui rend tout à fait crédible cette mort du président, un 17 octobre 2007, et l'enquête qui suit. Les droits de diffusion du film pour les Etats-Unis ont été achetés par la compagnie indépendante Newmarket films, celle-là même qui avait distribué la Passion du Christ de Mel Gibson.

Les festivals se suivent. Ils n'ont pas vocation à se ressembler et c'est tant mieux !

 
- mention : www.pariscotedazur.fr - octobre 2006 -