Le droit de vote à 16 ans : l'Autriche relance le débat.

Les partenaires européens pourraient suivre le mouvement.

Catégorie Les paradoxales

Si ce n'était une information communiquée par le très sérieux Centre d'analyse stratégique strategie.gouv.fr, on pouvait croire, en ce 1er avril, à un poisson.

Il semble qu'il n'en est rien. Le chancelier socio-démocrate, Alfred Gusenbauer, a rendu public le 21 mars son projet de réforme électorale, lequel prévoit, entre autres mesures, d’abaisser l’âge du droit de vote à 16 ans. Très sceptiques à l’origine, les conservateurs, partenaires des sociaux-démocrates dans le gouvernement de coalition, n’ont accepté l’abaissement de l’âge électoral qu’en contrepartie de la systématisation du vote par correspondance pour les Autrichiens de l'étranger, une frange de l’électorat qu, en théorie, leur est majoritairement acquise.

Le projet de loi, qui devrait être adopté par le Parlement autrichien avant l’été, enrichirait de 180 000 électeurs les prochaines élections législatives prévues en 2010. Depuis quelques années, le débat sur l’âge minimum du vote et ses incidences sur la participation électorale des jeunes s’est rouvert dans plusieurs pays européens et dans certains cas, notamment aux élections locales, plusieurs États – à l’instar de six des seize Länder allemands – ont déjà ramené à 16 ans l’âge du droit de vote.

A parler avec les jeunes en âge de voter – 18 ans en France – on n'est pas vraiment convaincu de l'intérêt de la chose. La maturité physique a lieu bien plus tôt qu'il y a 20 ou 30 ans de cela. Mais la maturité intellectuelle suit-elle ? C'est à voir !

A ce rythme là, on peut imaginer porter progressivement l'âge du droit de voter – on n'évoque jamais le devoir de le faire – à 14 ans, puis 12 puis 10… Pendant ce temps, l'âge de la retraite sera lui porté de 60 à 65, puis 70, puis 75… Vive le progrès !

- mention : www.pariscotedazur.fr - 1er avril 2007 -
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